L’Église et l’avortement

Publié le 6 Jan, 2005

Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Tours, membre du Conseil pontifical pour la famille et président de la Commission épiscopale de la famille, invite "à briser le silence" sur l’avortement.

Sur la loi de 1975, il constate que la loi Veil incluait un processus de révision régulier mais que depuis une telle réflexion est devenue taboue : "il est devenu interdit de se poser des questions sur ce sujet".
Mgr Vingt-Trois constate qu’en 1975 l’avortement était présenté comme une mesure en aide aux situations de "détresse extrême". Devant le nombre aussi important d’avortements aujourd’hui, il regrette "qu’une société développée comme la nôtre n’ait pas pu réduire sensiblement le nombre des cas de détresse, cela pose des questions sur sa performance…"

 

L‘avortement est devenu "un palliatif des échecs de la contraception". Mgr Vingt-Trois rappelle qu’il y a 30 ans déjà, l’Église avait montré la continuité culturelle entre la contraception et l’avortement : "une mentalité contraceptive insinue l’idée qu’il est impossible d’accepter une grossesse non voulue".

Mgr Vingt-Trois en explique les conséquences sociales :

les discussions sur l’avortement restent taboues
les différents syndromes liés à l’avortement font souffrir beaucoup de personnes et commencent tout juste à être reconnus : syndrome post-abortif chez les femmes ayant subi un avortement, syndrome du survivant chez certains jeunes : "en vertu de quelle roulette russe inimaginable suis-je venu au monde ?".
la vie humaine est dévalorisée. La question du statut de l’embryon est toujours évitée afin de ne pas remettre en cause la légitimité de l’avortement.

 

Pour Mgr Vingt-Trois, l’Eglise doit "continuer à dire inlassablement que l’avortement est un mal radical qui s’attaque à un être humain et, à travers lui, à l’humanité toute entière". Il invite les chrétiens à s’engager dans le débat et en particulier les politiques à ne pas distinguer l’éthique de responsabilité de l’éthique de conviction. Un investissement de chacun doit être mené auprès des femmes en détresse en promouvant les associations qui proposent d’autres solutions que l’avortement. "Il ne suffit pas de dire qu’il faut garder les enfants ; il faut aussi trouver des moyens pour aider à les garder". 

 

A la suite de l’interview de Mgr Vingt-Trois, Paris Notre Dame présente des associations venant en aide aux femmes enceintes en difficulté ou ayant subi un avortement (Nids de Paris, Agapa). Le dossier est illustré par plusieurs témoignages.

Paris Notre-Dame (Cyril Douillet, Claire Folscheid) 06/01/05

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