Le progrès technologiques conduit-il à une servitude volontaire ?

Publié le 20 Nov, 2014

Après avoir publié Demain, les posthumains (2010), le philosophe Jean-Michel Besnier poursuit sa critique des technosciences dans un nouvel ouvrage, L’homme simplifié (Ed. Fayard). Au même moment, les transhumanistes se réunissent en colloque international à Paris[1].

 

Jean-Michel Besnier rapporte dans une interview à La Vie, que, dès le départ, il avait souhaité livrer un regard critique sur le transhumanisme. Il évoque les incompréhensions suscitées par son premier livre, car, explique-t-il, au moment de l’écrire, il était « disposé à imaginer un nouveau système de valeurs étendues, à penser le posthumanisme comme une humanité de substitution élargie à d’autres êtres que les humains ». Or, il affirme être revenu de cette bonne « disposition » dans son deuxième ouvrage : « Je me suis aperçu que le posthumanisme n’était que marginalement un système de valeurs et surtout qu’il s’agissait d’une utopie reposant sur la négation de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains, en l’occurrence des êtres finis, vulnérables, imparfaits ».

 

Certes, les technosciences offriront des solutions « positives », mais il met en garde contre les effets indésirables sur le plan militaire, d’une part, et sur les « visées eugénistes » qui se cachent derrière les promesses transhumanistes.

 

Il constate que les arguments du progrès médical et du progrès technologique procèdent d’une « servitude volontaire ». Jean-Michel Besnier prend en exemple les biocapteurs, qui permettent de suivre au jour le jour ses données médicales. « Nous sommes en train de créer une société d’hypocondriaques ».

 

Enfin, il regrette que le discours critique sur les technosciences soit peu audible et partagé. Et il s’interroge : « J’ai peur qu’on soit en train de creuser un fossé générationnel ».

 

[1] Le colloque Transvision, organisé à Paris, s’ouvre ce jeudi. 

 

La Vie (Christophe Dickès) 20/11/2014

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