Libération de la femme ?
Aujourd’hui que vivent vraiment les femmes ? Après les avancées voulues par le féminisme et entérinées par la loi, les femmes françaises connaissent-elles vraiment une vie meilleure ? Deux femmes écrivains, difficilement qualifiables de réactionnaires, dressent un tableau désenchanté de la condition féminine et s’interrogent (1).
Les femmes ne trouvent pas leur place dans la société d’aujourd’hui. Elles n’en peuvent plus de faire le grand écart entre le travail et la vie familiale, d’être affamées par les régimes, terrifiées par leurs rides, de se débattre dans le divorce et de devoir être toujours plus belles, plus minces, plus performantes, bonnes mères et bonnes épouses. Pourquoi une femme qui réussit sa carrière reste-t-elle célibataire ? Pourquoi celle qui se marie amoureuse est-elle cinq ans plus tard au bord du divorce ? Pourquoi l’avortement, revendiqué comme un droit acquis de haute lutte, est-il en réalité vécu comme une épreuve terrible, une souffrance physique et morale indicible parce que taboue ? L’avortement est l’exemple même du corset invisible qui emprisonne les femmes dans leur soit-disant libération : « Il existe un fossé terrible entre la loi et le vécu de son application ». « En réalité, ce sont les hommes qui sont libérés d’un enfant dont ils ne veulent pas s’encombrer et les mères qui culpabilisent. » « Ce que j’avortais, ce n’était pas le fœtus, c’était moi, c’était mon essence féminine », reconnaît l’une de ces femmes.
Le féminisme s’est construit Contre
Le féminisme s’est construit contre l’homme, contre le patriarcat, contre l’ordre établi, mais aussi contre le féminin et donc contre la nature profonde de la femme. Le féminisme s’est construit contre l’homme, tout en le prenant comme modèle. Et les femmes toutes puissantes ont pris la place des hommes dans bien des domaines ; après avoir revendiqué le divorce, elles ont montré qu’il était possible d’élever des enfants seules, mais à quel prix ? Au prix d’elles-mêmes et au prix de l’homme qui se trouve exclu de la cellule familiale. C’est ainsi que la pornographie sur Internet vole au secours de l’homme fragilisé ; là, il retrouve l’image de l’homme surpuissant…
Pour une nouvelle femme française
En conclusion, la femme d’aujourd’hui a dépassé le cap de la lutte contre l’homme. Eliette Abecassis et Caroline Bongrand concluent : « même les femmes les plus fortes en apparence nous l’ont confié : elles donnent l’impression de tout maîtriser, mais elles ont besoin de l’homme. Pour libérer la femme de son corset invisible, il faut libérer la société toute entière et donc libérer l’homme, c’est-à-dire lui redonner sa place ».
1. Le corset invisible – Manifeste pour une nouvelle femme française – Eliette Abecassis et Caroline Bongrand – Ed. Albin Michel – Mars 2007