Le Collectif contre l’Handiphobie, créé à la suite de l’affaire Perruche a vivement réagi à l’acquittement de Lydie Debaine, cette femme qui a tué sa fille lourdement handicapée (Cf Synthèse de presse du 10/04/08), dans un communiqué intitulé "L’acquittement de Mme Debaine enfonce chacun de nous dans sa part d’ombre" :
"Une maman a craqué : le désespoir l’a poussée à mettre fin aux jours de son enfant lourdement handicapé. De nombreux parents ont peur de craquer : ils résistent au désespoir en continuant de croire jour après jour que leur enfant a sa place parmi les vivants.
Le Collectif des Parents contre l’Handiphobie tient à exprimer son inquiétude et même son angoisse face aux doutes que les applaudissements à l’annonce de l’acquittement de Mme Debaine distillent dans notre société. Sans vouloir peser davantage sur les épaules de cette mère, nous regrettons que cet acquittement lance un message ambivalent dans un contexte où les personnes lourdement handicapées et dépendantes ont besoin d’être rassurées sur les intentions de la société à leur égard. Cette décision enfonce chacun dans sa part d’ombre. Un sursaut est nécessaire pour ne pas glisser dans la confusion.
Derrière le drame de cette femme et de sa fille c’est la société tout entière qui ne leur a pas porté suffisamment secours qui doit se remettre en question. Nous parents d’enfants handicapés, nous avons besoin d’un message fort de la société qui nous rappelle que toute vie, même affaiblie, a du prix à ses yeux.
Nous, parents d’enfants handicapés, comprenons d’expérience qu’elle ait pu perdre pied, mais nous avons besoin d’être sûrs que ce geste n’est pas une solution, ne doit pas en être une.
Les personnes handicapées ont besoin d’être sûres que leur vie est autant protégée que celle d’une personne en bonne santé.
Nos enfants handicapés ont besoin de vivre dans un climat de sécurité, de protection, et de respect.
Tout citoyen a besoin que la société assure, y compris dans sa justice, ce climat qui garantit la paix dans les relations familiales surtout quand elles sont douloureuses."
‘- Liberté politique.com 25/04/08 – La Vie 30/04/08