L’université Sapienza de Rome accueillait, vendredi 10 mars 2001, un ensemble de savants autour du clonage reproductif humain. L’occasion pour le Dr Severino Antinori et Panayotis Zavos de réaffirmer leur ferme intention de réaliser à court terme le premier clonage d’un être humain. Ils ont également reproché aux pays industrialisés d’avoir pris position contre cette technique. En effet, l’ensemble des institutions et gouvernements du monde ont rejeté le clonage reproductif humain. L’équipe d’Antinori semblant travailler avec un laboratoire israélien, le ministère israélien de la santé vient d’affirmer que le clonage humain était illégal dans son pays.
Le protocole du Conseil de l’Europe, interdisant le clonage humain, est entré en vigueur le 1er mars 2001 et a été signé par 24 états.
Entourés de leurs militants, les médecins Antinori et Zavos, surnommés les “Frankenstein Doctors” aux Etats Unis, expliquent que « c’est la destinée de l’être humain de contrôler tous les aspects de la reproduction humaine ».
Actuellement, cette équipe multiplierait les expérimentations animales pour améliorer les résultats et réduire le risque de malformations liées au clonage. En effet, notons que sur 200 tentatives de clonage de veaux à l’Inra (Jouy-en-Josas), une vingtaine d’animaux apparemment normaux sont nés bien qu’à la naissance les veaux clonés présentent parfois des anomalies spectaculaires.
De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les projets de ces médecins qui ne reposent sur « aucun fondement scientifique » et dont les motivations de prévention de la stérilité cachent des pratiques impropres. Le Comité national de bioéthique italien et le cardinal Martini, archevêque de Milan, ont dénoncé le projet d’Antinori, ce dernier rappelle que « la dignité de la personne humaine est essentielle. Et personne ne peut être conçu à l’aide de la technologie ».
Le Figaro 10-11/03/01 La Croix 12/03/01