Philippe Menasché, chirurgien cardiaque à l’hôpital Georges Pompidou, professeur à l’université Paris-Descartes et directeur d’une unité de l’Inserm sur la thérapie cellulaire cardiaque revient dans Libération sur le débat autour des cellules souches humaines.
Il considère que les cellules souches adultes assurent la régénération du tissu dans lequel elles résident, mais qu’elles sont en général spécifiques. Les cellules souches embryonnaires auraient, elles, une plasticité qui leur permettrait d’être reprogrammées pour devenir des cellules de n’importe quel organe.
Les cellules souches embryonnaires sont issues d’embryons âgés de 4 à 6 jours, conçus dans le cadre d’une fécondation in vitro (FIV). La loi de bioéthique de 2004 interdit la recherche sur les cellules souches embryonnaires mais l’autorise de façon dérogatoire pour une durée de 5 ans.
Pour Philippe Menasché, cette opposition cellules souches adultes/cellules souches embryonnaires est artificielle. Pour lui, il faut définir quelles sont les cellules les plus appropriées pour traiter une maladie donnée.
Il estime que la possibilité de reprogrammer une cellule adulte de peau en cellule au potentiel équivalent à celui d’une cellule souche embryonnaire (cf Synthèse de presse du 21/11/07)est une avancée scientifique certaine mais qu’elle a ses limites pour une application thérapeutique.
Il dénonce, ce qu’il appelle le retard de la France en matière de recherche sur les cellules souches embryonnaires et craint que la révision des lois de bioéthique qui doit avoir lieu en 2009 ne soit repoussée. Il demande le respect de l’échéance de la révision de la loi et souhaite qu’à propos de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, on passe d’un régime dérogatoire à un régime d’autorisations encadrées par l’Agence de la biomédecine.
Le Monde 21/06/08