Les CECOS[1] français s’interrogent sur l’anonymat du don de gamètes[2], à la suite d’un article publié dans le journal Human Reproduction en avril 2016. Deux nouveaux marchés viennent bousculer ce principe : les tests génétiques en accès libre aux consommateurs, et les bases de données généalogiques internationales en ligne.
En France, « sans doute » près de 60 000 personnes sont issues d’un don de gamètes, mais certaines l’ignorent : « Tous les parents ne révèlent pas à leur enfant leur mode de conception ». Les auteurs font donc l’hypothèse que « dans un futur proche, il y aura de plus en plus d’individus qui devront faire face à la découverte d’une information potentiellement traumatisante sur leur origine génétique ». L’accès banalisé aux analyses génétiques combiné aux recherches généalogiques a déjà permis à certains enfants issus d’un don de gamètes de remonter jusqu’au nom de famille du donneur.
Pour les CECOS, la France devrait engager une réflexion, car « tous les protagonistes du don doivent savoir que, dans un avenir proche, le maintien de l’anonymat dans le don de gamètes sera de plus en plus problématique ».
Note Gènéthique :
- Audrey Kermalvezen soulève les paradoxes du don de gamètes
- Une campagne inquiétante qui banalise le don de gamètes (1/2)
- Une campagne « opaque » sur les enjeux du don de gamètes (2/2)
[1] Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains.
[2] Principe respecté dans la majorité des pays (Etats-Unis, Canada, Espagne, France, Japon, Chine…) ; Toutefois il a été levé en Suède, Autriche, Suisse, UK, Nouvelle-Zélande, Australie, Irlande.
CECOS, Jacqueline Mandelbaum et Jean-Pierre Siffroi (19/12/2016)