En Allemagne, 75% des femmes enceintes sont âgées de plus de 35ans. De ce fait, c’est aussi le pays qui « présente le plus grand nombre de grossesses à risque (70 %) ». La loi met à leur disposition un accès gratuit aux différents diagnostics prénataux « disponibles sur le marché ». Les femmes qui ne font pas partie de la population « à risque » peuvent également y recourir, mais à leurs frais.
Compte tenu de son histoire eugénique liée à la période nazie, la loi, réévaluée en 1955, laisse le droit aux femmes « de ne pas savoir » et a mis en place un « droit de recevoir une aide psychosociale gratuite après un diagnostic prénatal. Si la femme choisit d’avorter, elle a l’obligation de rencontrer un intervenant psychosocial dans les 3 jours précédant l’intervention ».
Cependant, « le taux d’avortement en cas de détection prénatale de maladies incurables demeure extrêmement élevé ». Dans 90% des cas, les fœtus porteurs de trisomie 21 qui ont été détectés « seraient avortés ».
Aussi, « l’Allemagne s’interroge aujourd’hui sur la pertinence du remboursement des DPNI ». Si certains le défendent au nom de l’une « justice sociale », les autres s’interrogent sur les risques de banalisation d’un test dont les résultats, quand ils sont positifs, conduisent la plupart du temps à un avortement.
Institut Européen de Bioéthique (28/03/2018)