La remise en cause du principe de dignité des personnes pulvérise les bases du droit objectif

Publié le 7 Mar, 2018

Le mot « bioéthique » « désigne en réalité la méta-norme philosophique et morale qui nous gouverne tous et qui n’est autre que la singulière et irréductible dignité de l’espère humaine, opposée à la faune, la flore et aux choses ». Dans une tribune publiée dans le Figaro, Anne Marie Le Pourhiet, professeur à l’université de Rennes-I et vice-présidente de l’Association française de droit institutionnel, rappelle que « certains principes de se révise pas ! ». Pour la juriste en effet, « la philosophie humaniste à la base de ce que nous appelons les ‘droits de l’homme’ (…) repose sur le postulat d’un être humain doué de conscience et de raison, que cette aptitude particulière distingue du reste du monde vivant et non-vivant ». Aussi, le droit civil français a-t-il « toujours exclu que l’on puisse disposer du corps humain et de l’état des personnes », parce que « la dignité est tout simplement ce qui distingue l’humain de l’inhumain ». Elle précise que c’est sur cette « idée de la dignité » que « sont prohibés par le droit international les traitements inhumains et dégradants » tels que l’esclavage.

 

Elle dénonce l’usage de la notion de dignité « convoquée à l’encontre de sa définition même » et estime que « l’extension illimité de la ‘non-discrimination’ » conduit « doucement mais surement vers le relativisme et l’abolition du discernement qui mènent eux-mêmes au nihilisme ». « Les principes de droit objectif se trouvent pulvérisés par des revendications subjectives fondées sur un ‘ressenti’ individuel et catégoriel qui n’accepte plus aucune limite ».

 

Pourtant, l’auteur rappelle que c’est « la permanence des valeurs qu’exige la philosophie des droits de l’homme inscrite au préambule de notre Constitution ». Dans la déclaration des droits de l’homme de 1789, est inscrit que « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ». Et si les lois bioéthiques sont révisées tous les cinq ans, la dignité, quant à elle, « n’évolue pas dans le temps, ni dans l’espace au gré des mœurs et du marché, elle ne saurait être périodiquement révisée sauf à disparaitre dans le ‘tout à l’égo’ ».

Le Figaro (07/03/2018)

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