La reconnaissance de la voix maternelle : acquise ou innée ?

Publié le 23 Avr, 2001

La revue Proceedings of National Academy Science a publié les résultats d’une expérience de trois chercheurs de l’institut de neurosciences de San Diego (Etats Unis) qui démontrerait qu’un oisillon dispose de mécanismes innés, inscrits dans son patrimoine génétique. 
Les chercheurs américains ont étudié comment de très jeunes poulets parviennent à reconnaître le cri de leur mère dans les premiers jours qui suivent l’éclosion. 

Le chercheur américain Evan Balaban a créé une quinzaine de chimères caille-poulet selon une méthode mise au point il y a une quinzaine d’année par Nicole Le Douarin, actuellement présidente de l’Académie des sciences et responsable de l’Institut d’embryologie moléculaire et cellulaire du CNRS.

 

La technique consiste à retirer, par microchirurgie, un morceau choisi du tube neural d’un embryon de poulet de deux jours et à greffer en lieu et place le même tissus prélevé sur un embryon de caille du même âge.  L’œuf de poulet est couvé pendant 3 semaines dans une enceinte isolée phoniquement. A sa naissance et pendant 6 jours, le poussin chimère caille-poulet entend simultanément des enregistrements de cris de femelle des deux espèces. Le résultat est clair : la chimère caille-poulet répond spontanément à l’appel de la caille. « Cela montre qu’il existe chez l’embryon de caille une structure nerveuse responsable de la reconnaissance auditive de la mère, qui n’est pas modifiée même lorsqu’on l’insère dans l’organisme d’une autre espèce », souligne Nicole Le Douarin.

 

Bien qu’il soit impossible d’extrapoler de tels résultats chez l’homme, des expériences récentes ont montré que le nourrisson était capable de reconnaître très tôt la voix de sa mère entre beaucoup d’autres. Est-ce cependant un acquis génétique ou une aptitude innée ? Pour Nicole Le Douarin, il paraît clair que « l’inné et l’acquis cohabitent », elle souligne toutefois que « les caractères indispensables à la survie sont le plus souvent génétiquement hérités ».  L’appel de la mère serait donc inscrit dans les gènes.

Le Figaro 23/04/01

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