Paula La Marne, agrégée de philosophie, attachée au département d’enseignement et de recherche en éthique médicale de la faculté de médecine Henri Mondor de Créteil explique en quoi selon elle la notion d’euthanasie est désormais “dépassée”.
Aujourd’hui l’euthanasie est considérée comme la seule voie pour “délivrer” le patient de ses souffrances et la seule façon de mourir de façon “douce”. La notion de dignité est alors réduite à la seule possession de moyens parfaits dont la défaillance signe la dégradation de la personne humaine. L’euthanasie engendre même pour le médecin, un certain mépris vis à vis de la douleur.
Or selon l’auteur, parler d’euthanasie c’est oublier tous les progrès faits en médecine pour soulager la douleur, notamment au niveau des soins palliatifs, c’est ignorer également l’endormissement artificiel et réversible en cas de souffrances persistantes.
C‘est pourquoi selon Paula La Marne, il reste beaucoup à faire pour que les soins palliatifs deviennent une priorité et que “l’espoir et le réalisme (soins palliatifs) l’emporte sur le défaitisme et la noirceur (euthanasie)”.
Jusqu’à maintenant on tentait de défendre l’euthanasie maintenant on la justifie, déplore t-elle. Cessons de faire croire que ces pratiques sous prétextes qu’elles existent, sont nécessairement bonnes, souligne t-elle. Pour conclure Paula La Marne se demande si la justification de tout cela ne serait pas tout simplement une logique économique et financière.
Le Monde 01/06/02