Le démographe Henri Leridon est devenu le premier titulaire de la chaire de développement durable du Collège de France. Il a prononcé, jeudi 5 mars, sa première leçon inaugurale.
A cette occasion, il a rappelé que la population de la Terre devrait dépasser 9 milliards de personnes en 2050. La question dorénavant est de "savoir comment les sociétés et les gouvernements doivent s’organiser face à la progression de cette population".
Il a rappelé également qu’en 50 ans, la fécondité par femme est passée de 5 enfants à 2,7 actuellement. "Le solde nécessaire pour un renouvellement des générations s’établit autour de 2,1 – 2,2 enfants par femme. Nous avons donc parcouru 80% du chemin", explique-t-il. La tendance de la fécondité (en dehors de quelques pays d’Afrique) est au déclin dans les pays en voie de développement. "Leur transition démographique s’effectue à un rythme beaucoup plus soutenu que dans les pays développés", ajoute-t-il. La Chine, par exemple, est en dessous de 2 enfants et l’Inde à 2,9.
Interrogé sur la question de savoir si la maîtrise de la fécondité était encore un sujet d’actualité, il explique que celle-ci reste nécessaire. "Mais les grands programmes de contrôle des naissances, coercitifs et qui n’ont pas toujours donné de bons résultats, ne me semblent plus d’actualité", conclut-il.
Le Monde (Brigitte Peruccaa) 07/03/09