La loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie votée, pouvons-nous pour autant nous croire à l’abri de l’euthanasie en France ? Clotilde Brossolet analyse le contexte et répond par la négative tout en appelant à la vigilance (cf. Les députés et les sénateurs adoptent définitivement la loi fin de vie et font entrer dans le droit “la logique euthanasique”).
Certains faits laissent à penser que nous pourrions avoir la conscience tranquille : les amendements sur l’euthanasie et le suicide assisté n’ont pas été votés lors de l’examen de la proposition de loi Claeys-Leonetti, la ministre de la santé a créé le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie et a mis en place un plan de développement des soins palliatifs « débloquant 190 millions sur trois ans ». La fin de vie « est devenue un sujet sérieux ».
Toutefois, en parallèle, de nombreuses « infiltrations » banalisent l’euthanasie : c’est « la politique des petits pas » (cf. Pour Damien Le Guay, l’euthanasie s’insinue progressivement dans les esprits ).
Marisol Touraine a approuvé la loi Claeys-Leonetti, mais la considère « comme une étape ». Opposée aux amendements légalisant l’euthanasie ou le suicide assisté lors des débats, elle n’a « jamais dit qu’elle y renonçait définitivement ». De son côté, l’ADMD[1], principale association militante en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté, ne « baisse pas les bras ». Bien que « la fin de vie ne fasse plus la une des médias », l’ADMD milite sur le terrain, tel « un véritable rouleau compresseur formatant les opinions en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté ». Enfin, Véronique Fournier, en faveur de l’euthanasie, a été nommée à la tête du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. Quelques personnes ont montré leur opposition à cette nomination, mais « sans succès » (cf. Véronique Fournier : sa nomination controversée à la présidence du nouveau Centre national de la fin de vie et des soins palliatifs ).
Ultime infiltration de l’euthanasie décrite par Clotilde Brossolet : l’expression ‘mourir dans la dignité’ « n’est plus accolée de guillemets dans la presse. Elle n’appartient plus uniquement au langage des militants, elle est devenue synonyme d’aide active à mourir ».
[1] Association du Droit à Mourir dans la Dignité.
Famille Chrétienne (18/05/2016)