Alors que le coût du séquençage du génome[1] d’un patient est actuellement de l”ordre de 1000 dollars, le PDG d’Illumina, Francis de Souza, a annoncé à l’occasion du lancement de ses nouvelles machines d’analyse ADN qu’il « ne coûterait plus qu’une centaine de dollars et pourrait être réalisé en 60 minutes ».
Aurélien Bancaud, chercheur du Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (Laas) du CNRS, a mis au point une technique d’analyse d’ADN en rupture avec les techniques habituelles et réalisable en une dizaine de minutes. Cette technique, dont la sensibilité aux tumeurs constitue un atout majeur, a déjà été testée dans plusieurs hôpitaux de Paris ainsi que dans l’industrie pharmaceutique.
La France s’est lancée dans « la course à l’ADN » avec pour objectif de permettre à l’ensemble de la population de bénéficier du séquençage tant pour le diagnostic que pour les traitements personnalisés. Le plan français vise notamment à venir en aide à 7000 patients qui sont actuellement en situation « d’errance diagnostique ».
Un projet, pour lequel 670 millions d’euros ont été débloqués, a donc été lancé en juin 2016 lors de la remise du Plan France Médecine Génomique 2025 au Premier ministre, Manuel Valls. Lors de ce lancement, Yves Lévy, PDG de l’Inserm et Président de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, a déclaré : « Le plan est assez simple : mettre en place des plateformes de séquençage à haut débit (…), collecter ces données pour avoir un système centralisé et nous permettre d’avoir une masse d’informations ».
Les chercheurs chinois et américains se sont également lancés dans « une course à celui qui guérira ses premiers patients par édition génétique ».
A ce titre, les chercheurs américains ont reçu l’autorisation en juin 2016 pour traiter des malades du cancer ; l’objectif de l’essai étant de valider la faisabilité d’une thérapie génique au moyen de CRISPR-Cas9 [2]. « L’espoir des malades pour lesquels toutes les thérapies existantes ont échoué est bien évidemment énorme. »
[1] Le séquençage du génome humain dans son ensemble a été réalisé pour la première fois en 2003 pour un budget de 3 milliards de dollars. Depuis cette date, le séquençage est devenu plus rapide et moins coûteux.
L’atelier, Alain Clapaud (14/02/2017)