Avec la campagne présidentielle, Philippe Bas, sénateur de la Manche et ancien ministre de la santé, s’interroge sur les questions de bioéthique sur lesquelles les candidats ont souhaité prendre position. Pour le sénateur, les questions de bioéthique ont toujours été "traitées après une réflexion éthique collégiale. […] Il n’est pas bon de renoncer à cet acquis protecteur des droits pour faire de la bioéthique un enjeu politique". Il ajoute, "ne court-circuitons pas la réflexion éthique pour entrer dans une démarche exclusivement politique car on touche ici aux fondamentaux".
Ainsi, sur la thématique de la naissance, le sénateur dénonce la volonté "de provoquer la naissance d’enfants sans père par acte médical". En effet, "la vie se charge assez souvent de créer ces situations pour que le législateur ne prenne pas la responsabilité d’en ajouter". Par ailleurs, sur la thématique de l’euthanasie, le sénateur considère que "nos traditions humanistes commandent de s’y opposer et d’agir pour le progrès des soins palliatifs et la pleine application de la loi Leonetti". En effet, "ce serait une insoutenable pression morale que de soumettre [au] questionnement systématique [de l’euthanasie] les équipes médicales et les familles dès qu’un malade se trouverait dans une situation où l’euthanasie serait légale". Il ne faut donc pas dénaturer "la vocation de la médecine: guérir, soulager, soigner […]. Si nous voulons prévenir les dérives, l’éthique doit rester la référence principale du législateur".
La Croix 10/04/12