Jean-François Mattéi soulève les paradoxes du projet de loi sur le mariage homosexuel

Publié le 9 Jan, 2013

 Le Figaro publie une tribune du philosophe Jean-François Mattéi, dans lequel celui-ci soulève trois principaux paradoxes dans le projet de loi sur le mariage homosexuel. 
Premier paradoxe du projet de loi, celui "de l’imitation". A ce titre, Jean-François Mattéi explique que "ce prétendu droit au mariage et ce supposé droit à l’enfant, créances tirées sur une société  qui n’en retire aucun bénéfice, proviennent de ce que René Girard a qualifié de ‘crise mimétique’. Le désir triangulaire met cette fois en scène le couple homosexuel, le couple hétérosexuel et l’enfant désiré". Mais, précise le philosophe, "comme [l’enfant] ne peut être conçu que par l’union d’hétérosexuels dont la différence est féconde, les homosexuels dont l’identité est stérile compenseront leur impuissance en imitant les précédents". Ainsi, "les moyens détournés pour élever des enfants feront appel à la procréation médicalement assistée (PMA), à la gestation pour autrui (GPA) qui nécessite l’usage du sperme d’un donneur et la location du ventre d’une mère porteuse, où à l’adoption d’un enfant déjà né d’un homme et d’une femme". "Dans tous les cas [poursuit-il], le modèle homosexuel restera sous la dépendance du modèle hétérosexuel". 

Deuxième paradoxe du projet de loi, celui de la "parenté". Ici, Jean-François Mattéi explique qu’ "avec cette nouvelle norme maritale, imposée par des minorités, la famille homoparentale sera privée d’aspect procréatif". En effet précise-t-il, "les adultes homosexuels seront à tort nommés ‘parents’, le terme parents étant issu du verbe pario, ‘accoucher, enfanter’, alors qu’ils ne peuvent engendrer sans l’intervention sexuée, et non gendrée, d’un tiers homme ou femme, ce qui fait trois personnes, ou d’un autre couple dont la femme portera l’enfant, ce qui fait maintenant quatre personnes". Ainsi, "la neutralisation des différences sexuelles entraînera la neutralisation de tous les status généalogiques et la privation de tous les repères de la filiation: la parentalité l’emportera sur la parenté". 

Troisième paradoxe du projet de loi, celui de "l’enfant". Par ce dernier élément, Jean-François Mattéi explique qu’il est très peu fait attention à "l’intérêt supérieur de l’enfant", […] "tant le désir de l’adulte est devenu despotique, il ne concerne plus qu’un produit médicalement et socialement déterminé". 
Par conséquent, termine-t-il, "avec la dissociation de la sexualité et de la procréation, nous entrons dans un monde de stérilité dans lequel l’enfant, devenu une denrée rare, sera pris dans le cycle économique de la marchandise. Le malheur se déclinera demain sous des formes juridiques plus subtiles qu’auparavant. Mais il concernera toujours l’être humain conçu comme un moyen, et non comme une fin, c’est-à-dire selon les cas, comme un objet bien ou mal nommé". 
 

 Le Figaro (Jean-François Mattéi) 10/01/13

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