Valeurs actuelles consacre cette semaine un dossier à la famille (« Touche pas à ma famille ») comprenant notamment une interview d’Aude Mirkovic[1].
Sur l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) demandant la reconnaissance des enfants nés à l’étranger d’une mère porteuse, elle explique que le « gouvernement aurait dû faire appel ». D’abord parce que la GPA n’entre pas dans le domaine de compétence de la CDEH. En effet, la convention européenne des droits de l’homme a été signée en 1950, date à la quelle ce problème n’existait pas. Les Etats signataires n’ont donc pas confié à la CEDH de se prononcer en dernier recours sur ce sujet. Ensuite parce l’arrêt rendu (Cf. Synthèse Gènéthique du 26 juin 2014) suggère de « fermer les yeux » sur le recours à la GPA et valide de fait l’achat d’un enfant.
Sur l’attitude du Gouvernement. Pour Aude Mirkovic, le Gouvernement ne combat pas la GPA, il « attend qu’elle se fasse petit à petit ». Pour preuve, il ne poursuit pas les sociétés qui, dans l’illégalité, mènent des opérations de démarchage en France[2]. « Il a fallu une plainte de l’association Juristes pour l’Enfance pour qu’une enquête soit ouverte ».
Sur le concept de GPA éthique. « C’est aussi réaliste qu’un esclavage éthique. Pourquoi ne pas encadrer l’esclavage, pour éviter les abus et garantir aux esclaves d’être bien traités ? On n’encadre pas l’esclavage, on l’interdit et on le sanctionne ».
Dans ce même dossier famille, Valeurs actuelles publie un article sur le « business des bébés » faisant écho à l’interview d’Aude Mirkovic. Les révélations de scandales, y compris en France, mettent à mal les arguments en faveur d’une GPA éthique, « exemple de solidarité humaine ».
Notes de Gènéthique
[1] Aude Mirkovic, est maitre de conférence en droit privé et auteur de « PMA, GPA, la controverse juridique » aux éditions Pierre Téqui
[2] Lire la publication sur le blog des Juristes pour l’Enfance (02/10/2014) révélant que la semaine passée, la société Circle Surrogacy avait organisé une réunion et des consultations en France, à 300m de l’Assemblée nationale, en toute impunité.
Valeurs actuelles (Laurent Dandrieu) 02/10/2014