En France, cinquante centres sont agréés par le ministère pour faire du diagnostic pré-natal. Aujourd’hui, les médecins de ces centres sont très inquiets face aux réactions des parents de plus en plus réticents à accueillir un enfant avec un handicap même minime.
Le Dr Laurent Fermont, cardiopédiatre à l’Institut de puériculture à Paris, explique que la pratique du diagnostic pré-natal ( DPN ) met les médecins dans une situation à double tranchant. Quand une anomalie est détectée par DPN, soit la grossesse est interrompue soit une prise en charge et une intervention dans les premiers mois sont envisagées. La première solution indique Dr Fermont n’est ” plus un métier de médecin “. La seconde solution, d’intervenir chirurgicalement sur un nourrisson, ne permet pas forcément une guérison complète et n’exclut pas le risque d’un handicap à vie contre lequel les parents pourraient se retourner.
Les pédiatres réanimateurs en charge de grands prématurés sont également ” pris entre deux feux “. Ils doivent demander l’autorisation aux parents de réanimer leur prématuré. Mais si les parents refusent, ils sont exposés au délit de non assistance en personne en danger. Enfin, si l’enfant reste handicapé, les parents auront la possibilité de se retourner contre les médecins arguant du fait qu’ils n’ont pas été suffisamment informés.
Par ailleurs, le Pr Jean Pierre Relier, ancien chef du service de néonatalogie de Port Royal, explique “ qu’un tiers des grands prématurés de moins de 1000 grammes sont issus des procréations médicalement assistées, qui outre les problèmes inhérents à l’immaturité, les exposent aux risques de retard de croissance intra uterin “.
Le Figaro 06/12/01