Revenant sur l’affaire du Dr de Bourayne de la clinique de la Martinière de Saclay, accusé d’euthanasie puis innocenté par la justice (cf. revue de presse du 17/02/05), Sandrine Blanchard du Monde rappelle que "l’euthanasie – passible de condamnation car interdite en France, ne peut être "passive" ou "active". Elle est ou elle n’est pas". La mission d’information parlementaire sur la fin de vie, créée à la suite de l’Affaire Vincent Humbert, a expliqué : "seul doit être qualifié d’euthanasie l’acte délibéré par lequel un tiers entraîne directement la mort d’une personne malade".
La justice, en déclarant que le Dr de Bourayne "loin de se livrer à des pratiques euthanasiques criminelles, a inscrit son action dans une démarche palliative", reconnaît que le soulagement de la souffrance, au risque d’abréger la vie du patient, n’est pas assimilable à de l’euthanasie. En cela, elle place "la question de l’intention au coeur de l’éthique médicale". Ainsi, l’euthanasie "caractérisée par l’intention première de son auteur" ne peut être considérée comme un traitement médical de fin de vie comme le sont la morphine, la sédation, la limitation ou l’arrêt des traitements "dont le but est de lutter contre la douleur ou d’éviter l’acharnement thérapeutique".
Jean Leonetti, auteur de la proposition de loi sur la fin de vie, se félicite que "la future loi évitera que les médecins soient poursuivis alors qu’ils respectent l’éthique médicale, et les malades auront la garantie d’être soulagés de leurs douleurs en fin de vie".
Le Monde (Sandrine Blanchard) 10/03/05