Le Collectif contre l’handiphobie qui s’est créé au lendemain de l’Affaire Perruche et dont l’objectif est de lutter contre toute discrimination à l’égard des personnes handicapées a assigné en justice Henri Caillavet, membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) pour faute intentionnelle, apologie de l’eugénisme et sélection au sein de la race humaine.
Henri Caillavet a en effet déclaré dans sa Contribution à l’avis n°68 du CCNE ” handicaps congénitaux et préjudice” que “permettre à un enfant handicapé de venir au monde est une faute parentale et peut être même le témoignage d’un égoïsme démesuré“.
Une cinquantaine de personnes handicapées et parents se sont réunis sur les marches du palais de justice de Paris pour dénoncer la violence de ces propos.”Halte à tous les racismes”, “Tous couleur d’homme !” pouvait on lire sur les banderoles.
“Il y a des mots qui tuent” a déclaré l’avocat du Collectif. C’est “une atteinte inacceptable pour les parents à la dignité de leur enfant et à la leur, alors qu’ils ont donné au contraire la quasi totalité de leur vie pour le bien être de leur enfant”.
Alors que le président Jacques Chirac a placé l’insertion des personnes handicapées comme une priorité de son quinquennat, que 2003 a été déclaré “année européenne du handicap” et que la Charte européenne des Droits fondamentaux affirme le principe de non discrimination à l’égard des personnes handicapées, comment la société française peut elle accepter qu’une personnalité publique comme Monsieur Caillavet puisse insulter les personnes handicapées et leurs parents dans une publication officielle du Comité national d’éthique (CCNE), dénonce le Collectif.
Le jugement a été mis en délibéré au 10 janvier prochain.
Par ailleurs, le Collectif a présenté à l’Assemblée nationale, une proposition de loi visant à condamner les propos handiphobes.
Consultez en ligne, le communiqué de presse du Collectif contre l’handiphobie
La Croix 18/11/02 – Le Figaro 16/11/02 – Gènéthique