Grossesse et génétique : une étude “troublante” pour le don d’ovocyte et la GPA

Publié le 22 Sep, 2015

Une récente publication scientifique espagnole de la revue Development est activement relayée par une agence de relation presse en France. Il s’agit d’une étude dirigée par Carlos Simon, affilié à l’Université de Stanford et directeur scientifique de la FIVI[1].

 

La Fondation IVI se présente comme « la première fondation en Espagne consacrée à la  recherche fondamentale et appliquée dans le domaine de la reproduction humaine », et constitue « le département de recherche et de soutien scientifique de IVI ». IVI est quant à elle « la première institution médicale qui en Espagne est ‘entièrement dédiée à la reproduction assistée’ », gérant 38 cliniques dans dix pays. IVI a été crée en 1990 et a depuis « contribué à la naissance de plus de 100 000 enfants » par PMA.

 

Cette étude démontrerait que « le lien entre la femme enceinte et l’embryon conduit à des modifications dans le génome du futur bébé » : la mère « peut modifier les données génétiques de l’enfant, même lorsque l’ovule provient d’une donneuse ou entre une mère porteuse et le bébé ». Cette découverte « change complètement le paradigme du don d’ovocytes et de la maternité de substitution ». Les auteurs précisent qu’avec cette découverte, « dans les pays où la maternité de substitution est autorisée, nous attacherons plus d’importance au mode de vie de la femme enceinte avant la grossesse ».

 

Plus précisément, les chercheurs ont montré qu’« il y a un échange entre l’endomètre[2] et l’embryon ». Or « certains mode de vie (…) peuvent modifier les cellules des femmes, y compris celles de leur endomètre (…) et provoquer des changements sur le liquide de l’endomètre et sa sécrétion ».

 

Jean Yves Nau, journaliste et médecin, voit dans cette publication une opération commerciale et une occasion pour le groupe IVI de « poursuivre le développement international de ses activités, activités qui ne connaissent pas de frontières, physiques ou éthiques ».

 

[1] Fundacion Instituto Valenciano de Infertilidad.

[2] Tissu interne de l’utérus et site de l’implantation de l’embryon.

 

Jean Yves Nau (22/09/2015)

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