Greffes de cellules embryonnaires et vérité médicale

Publié le 28 Fév, 2001

La transplantation de neurones d’origine embryonnaire ou fœtale est présentée depuis plusieurs années comme une méthode de choix pour traiter la maladie de Parkinson(1) malgré les problèmes bioéthiques que soulève cette technique : elle nécessite en effet l’utilisation de 3 à 10 embryons ou fœtus pour le traitement d’un patient. Elle est d’autant plus discutable que d’autres techniques sont utilisables, efficaces et fiables comme l’électro-stimulation du noyau Vim du cerveau.

 

Le New England Journal of Medecine (2), l’une des revues médicales les plus prestigieuses, publie des résultats portant sur 40 patients ayant subi des greffes de neurones. Il révèle l’apparition secondaire, après un à deux ans, de complications majeures liées à des mouvements anormaux et des troubles du tonus. Ces effets secondaires sont apparus chez un quart des patients du groupe greffé.  Ils ont été suffisamment dramatiques pour que l’un des investigateurs confie au Herald Tribune : « C’était un cauchemar, d’autant que nous ne pouvions pas retirer les cellules greffées ». L’étude serait donc bel et bien un échec selon le Pr Marc Peschanski (Inserm 241) qui a participé aux 15 greffes réalisées en France.  Cette technique interrompue en France risque également d’être arrêtée aux Etats-Unis.

 

Où est la vérité médicale ?

Dès 1993, certains scientifiques français ont déclaré que la technique décrite était inefficace. Pourtant d’autres équipes se proposent de réaliser aujourd’hui des études très voisines, en utilisant « des embryons issus d’IVG de 8 à 10 semaines post gestation dont les cellules du système nerveux central sont en cours de différentiation. »(3) De même le rapport du groupe d’experts de l’Académie des sciences qui vient de paraître (cf  article suivant) continue de présenter parmi les recherches possibles celles sur les cellules fœtales…

 

(1) : Gènéthique n°3, mars 2001

(2) : New England Journal of Medecine 8/03/2001- vol 344, N°10

(3) : Rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques du 24/02/2000.

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