Grèce : le trafic florissant du don d’ovocytes

Publié le 31 Mai, 2017

La crise économique qui sévit en Grèce pousse de plus en plus de femmes à vendre leurs ovocytes ou à devenir mères porteuses. Dans ce pays, l’offre d’ovocytes est telle que beaucoup de laboratoires sont contraints de les exporter dans d’autres pays européens « pour ne pas les perdre ».

 

Le marché de la procréation émanent aussi bien des demandes de couples grecs que de couples étrangers. 10 à 20% des FIV sont réalisées à partir des ovocytes d’une donneuse, la législation en ce domaine étant particulièrement souple.

 

Le don d’ovocytes est en passe de devenir un véritable commerce. Si les universités grecques ne s’alignent pas encore sur les annonces des universités américaines telles que « recherche étudiantes qui veulent donner leurs ovocytes », le phénomène se répand. Officiellement, les donneuses agissent par altruisme, mais en réalité, la plupart ont une motivation économique : en 2012, 40% des donneuses ont reconnu qu’elles donnaient leurs ovocytes pour des raisons économiques (47% en Russie). « 17% des donneuses sont sans emploi en Grèce, 24% en Espagne et 22% en Ukraine ». Enfin, l’absence de mari et de famille pour une donneuse sur trois en Grèce, et pour une sur deux en Espagne et au Portugal, explique ces motivations économiques.

 

La donneuse, qui peut être grecque ou étrangère, est instruite et âgée en moyenne de 25 ans. Elle obtient 1200 euros pour un don en dédommagement de son absence au travail, du transport jusqu’à la clinique ou des frais engendrés par la procédure. Le « coût des examens médicaux et des médicaments de la donneuse est pris en charge par le couple receveur » et peut aller jusqu’à 1600 euros. Dans ce contexte, les donneuses étrangères représentent 40% des femmes.

 

Chaque femme est autorisée à donner ses ovocytes dix fois et au maximum deux fois par an. Mais certaines femmes vont d’unité en unité pour obtenir le plus de dédommagements possibles, créant ainsi de véritables « trafics d’ovocytes » que les contrôles de l’Autorité de la procréation ne suffisent pas à endiguer.

Courrier international (n°1386 du 24 au 31/05/2017)

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