A la demande du gouvernement britannique, divisé sur la question du délai légal de l’avortement, le Royal College of Obstetricians and Gynecologists a réalisé une étude sur la sensibilité du fœtus, publiée dans The Guardian le 25 juin 2010. Celle-ci affirme que le fœtus ne ressentirait aucune douleur avant 24 semaines : "Il apparaît que les connexions entre la périphérie et le cortex ne sont pas complètement établies avant 24 semaines de gestation. Etant donné que la plupart des spécialistes des neurosciences croient que le cortex est à l’origine du sentiment de la douleur, on peut conclure que le fœtus ne peut ressentir la douleur avant ce terme". L’étude va encore plus loin : au-delà de 24 semaines (délai légal de l’interruption volontaire de grossesse en Grande-Bretagne), il serait même difficile "de dire que le foetus peut ressentir la douleur, parce que cela se développe au niveau post-natal en même temps que la mémoire". La conclusion serait que le fœtus est dans "un état de sommeil constant comme inconscient ou sous sédatifs".
D’autres études, pourtant, contredisent ces conclusions (Cf. Lettre Gènéthique d’avril 2010). Dans son ouvrage L’aube du moi, le Pr Carlo Valerio Bellieni, professeur en néonatologie à l’université de Sienne et membre de l’European Society of Pediatric research, cite des études montrant les réactions du fœtus, ce dès la 7e ou 8e semaine après la conception.
En Grande-Bretagne, certains demandent que le délai légal de l’avortement, aujourd’hui de 24 semaines, soit réduit. Alors que le collège Royal préconisait, en vertu de cette étude controversée, de la laisser inchangée, le premier ministre David Cameron, a réaffirmé sa volonté de réduire la durée limite de l’interruption volontaire de grossesse. Il avait précédemment déclaré vouloir la faire passer à 20 ou 22 semaines.
Le JDD.fr 26/06/10 – Slate.fr 25/06/10 – Nouvelobs.com 25/06/10 – Elle.fr 25/06/10 – Gènéthique