En Grande-Bretagne, le Pr. Robert Winston, expert en fertilité, présentateur à la BBC et homme politique membre de la Chambre des Lords, a épinglé de nombreuses cliniques privées de fertilité leur reprochant de tromper leurs potentiels patients en affirmant que leurs traitements sont plus efficaces que ce qu’ils sont en réalité. Il a remis en cause le caractère exorbitant des honoraires demandés ainsi que la façon dont ces cliniques ont offert à leurs patients des traitements à l’étranger pour contourner certaines directives du Royaume-Uni.
Le Pr. Winston s’est exprimé à ce sujet lors d’un débat à la Chambre des Lords. Il a notamment évoqué la Bridge Clinic de Londres qui affiche des chiffres ahurissants. Une autre clinique, a-t-il expliqué, "fait valoir un taux de réussite de 30% chez les femmes de plus de 40 ou 42 ans. C’est une impossibilité biologique étant donné que le seul taux d’implantation d’une patiente de moins de 40 ans avoisine les 18% par embryon – 25% au mieux". Des cliniques mettent en avant des statistiques avantageuses sans préciser si elles concernent des grossesses ou des naissances d’enfants viables. En outre, ces chiffres ne prennent pas en compte le taux important de fausses-couches que connaissent les patientes.
Les commentaires du Pr. Winston ont soulevé d’importantes questions sur la performance de la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) en matière de contrôle des normes dans ces cliniques. En réponse, la HFEA a déclaré qu’elle ferait en sorte que "les cliniques adoptent une approche plus responsable de l’information des patients". Clare Lewis-Jones, directeur général du Patient charity Infertility Network UK, a pressé la HFEA d’examiner de plus près les taux de succès revendiqués par ces cliniques.
40 000 couples suivent chaque année un traitement d’assistance médicale à la procréation en Grande-Bretagne, avec une dépense moyenne de 5000 £, et pour les cas les plus extrêmes, le paiement de 8 fois ce montant, soit 40 000 £. Près de 15 000 enfants naissent suite à ces processus chaque année. Le National Health Service (NHS) ayant diminué le budget alloué à l’assistance médicale à la procréation, une grande partie des couples se sont tournés vers les cliniques privées.
Daily Mail 23/05/11 – The Independent (Brian Brady) 22/05/11