Réagissant à l’émission « Ils font bouger les lignes » sur « les nouvelles parentalités » diffusée le 6 octobre sur France 5, les co-présidentes de la Coalition Internationale pour l’Abolition de la maternité de substitution (CIAMS) signent une tribune dans le journal Marianne. Elles dénoncent la position de la Conférence de La Haye qui entend « réglementer les conséquences liées aux “conventions de maternité de substitution à caractère international” ». Ce qui constitue une « reconna[issance] de facto de l’acceptabilité de la maternité de substitution » pour les co-présidentes du CIAMS. La Conférence doit se réunir du 12 au 16 octobre sur le sujet.
« Affirmer que la seule solution serait de la réglementer au niveau international, consiste à faire croire que la simple existence d’une pratique la rend inéluctable, que l’inéluctable veut dire acceptable, et que l’acceptation nécessite une réglementation. » Un raisonnement « pernicieux » et « aussi faible que faux » jugent les co-présidentes du CIAMS. Bien que « l’esclavage existe, et perdure », « personne ne pense à le réglementer ». Au contraire. « Lorsqu’une pratique sociale attaque par sa nature même les droits humains, elle n’est jamais réglementée pour en limiter les dégâts. Elle est combattue et abolie. »
Ce qui est le cas de la gestation par autrui. Une pratique qui « repose sur des violences médicales, obstétricales, symboliques, économiques et psychologiques faites aux femmes ». Une pratique qui « les instrumentalise et transforme la vie humaine en objet de contrat ». Pour les co-présidentes du CIAMS, « le courage politique est de ne pas céder à la propagande commerciale de l’industrie mondialisée de la maternité de substitution. »
Source : Marianne, Ana-Luana Stoicea-Deram, Berta Garcia et Marie-Josèphe Devillers (07/10/2020)