Une étude publiée dans l’International Urogynecology Journal [1] révèle que les hommes transgenres [2] souffrent de problèmes « post-ménopause », comme l’incontinence, dès l’âge de 20 ans, en raison de la prise de testostérone.
En analysant les données relatives à 68 hommes transgenres âgés en moyenne de 28 ans [3], les chercheurs ont constaté que 95 % d’entre eux avaient développé un dysfonctionnement du plancher pelvien. En effet, ils présentaient des « symptômes vésicaux et intestinaux » que les médecins s’attendraient à voir chez une femme ménopausée. Environ 87 % des participants présentaient des symptômes urinaires tels que de l’incontinence, avec une fréquence trois fois plus élevée chez les hommes transgenres que chez les femmes [4], des passages fréquents aux toilettes ou de l’énurésie. En outre, 74 % d’entre eux avaient des problèmes intestinaux, notamment de la constipation ou l’incapacité à retenir les selles ou les gaz. 53 % d’entre eux souffraient de troubles sexuels [5].
Ménopausées à 20 ans
En empêchant les ovaires de fonctionner et en réduisant la quantité d’œstrogène produite par l’organisme, la prise de testostérone peut accélérer le processus de la ménopause avec ses conséquences.
« La testostérone est connue pour affecter la masse musculaire et provoquer la perte de cheveux, et a été associée à la formation de caillots sanguins et de calculs biliaires ». Toutefois « peu de recherches ont été menées sur les problèmes liés au plancher pelvien et à l’incontinence ».
Les auteurs de cette étude dirigée par Lyvia Maria Bezerra da Silva de l’université fédérale de Pernambuco, au Brésil, appellent à mener des recherches supplémentaires sur l’impact de la testostérone car « les effets à long terme sont encore inconnus ». Ils déplorent que les patients ne soient pas informés des risques par les cliniques qui pratiquent ce type de traitement.
[1] da Silva, L.M.B., Freire, S.N.D., Moretti, E. et al. Pelvic Floor Dysfunction in Transgender Men on Gender-affirming Hormone Therapy: A Descriptive Cross-sectional Study. Int Urogynecol J (2024). https://doi.org/10.1007/s00192-024-05779-3
[2] Des femmes biologiques ayant subi une transition de genre
[3] Certains n’ayant que 18 ans, un tiers étant des étudiants
[4] soit environ un sur quatre, contre 8 % dans la population féminine générale
[5] Près de la moitié d’entre eux souffraient d’un « trouble de l’orgasme », tandis qu’un quart d’entre eux souffraient de douleurs pendant les rapports sexuels.
Source : Telegraph, Michael Searles (26/05/2024) – Photo : iStock