Le 31 mai, B. Kouchner réunissait au ministère de la santé, philosophes, médecins et responsables religieux et politiques pour confronter leurs opinions sur l’euthanasie. Le ministre a recensé cinq situations qui selon lui échappent aux soins palliatifs : les malades en réanimation condamnés à brève échéance, les comas profonds ou les états végétatifs persistants, les nouveau-nés en réanimation, les malades qui demandent une assistance au suicide et les malades lucides et entièrement dépendants.
Le philosophe Luc Ferry a précisé que « si le suicide est une liberté, la demande d’euthanasie est la revendication d’un droit dans lequel on engage autrui. » « Dans un discours d’extrême dépendance c’est d’un discours d’amour dont on a besoin, et non d’un message signifiant : « Disparaissez !». Pour sa part A. Fagot-Largeau, estime qu’il « vaut mieux libéraliser l’euthanasie » ce qui « éviterait aux personnes le choix du suicide préventif. »
Musulmans, juifs, protestants et catholiques craignent les effets d’une législation. « Une société digne de ce nom doit avoir un certain nombre de valeurs imprescriptibles qui ne sont jamais mises en cause sinon il n’y a plus de société » a rappelé le cardinal Jean-Marie Lustiger. Le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme a précisé que l’on ne sait pas si les vrais cas d’euthanasie sont fréquents. Il souhaite donc que les pouvoirs publics commencent par faire une enquête.
La Croix 1/06/01 – Libération 06/06/01