Tous les poncifs y passent ! Dans l’émission diffusée hier sur France 3 à 23h50 : « IVG, 40 ans après », l’embryon ne ressent rien, son cœur ne bat pas, la grossesse est une épouvantable épreuve et l’IVG tue moins que de mettre un enfant au monde (cf. Gènéthique vous informe : Mortalité maternelle : l’avortement, un facteur aggravant) ! C’est doux, mielleux et lénifiant. Les arguments s’entassent pour contrer de façon caricaturale ceux qui pourraient envisager une alternative. « La loi le permet, mesdemoiselles, mesdames, surtout ne réfléchissez pas, avortez ! » semble être la dernière injonction à la mode.
Les femmes témoignent qu’il est difficile d’avorter… parce que les médecins, les infirmières ne sont pas attentionnées. On aimerait un peu de raison… Que penser de la demande continue des femmes à l’égard d’un corps médical qui a du mal à se voiler la face sur la réalité de l’acte posé : ne s’agit-il pas d’interrompre définitivement une vie ?
Le reportage s’attaque à la clause de conscience des médecins, aux conséquences post-avortement, à la culpabilité (cf. le coin des experts : Eloge de la culpabilité)… et vise à banaliser à l’extrême une pratique qui ne serait qu’un acte médical comme un autre ne nécessitant pas de loi. Une simple appendicite, une pratique courante. Une des femmes qui témoigne, explique qu’étudiante, sur sept amies, seules deux d’entre elles n’avaient pas avorté.
En France, pour 800 000 naissances chaque année, 200 000 avortements sont pratiqués. Une gynécologue de la maternité des Lilas estime que l’avortement, compte tenu de la stabilité des chiffres, est juste « un moyen de régulation des naissances ». Vraiment ?
On aurait aimé, à l’instar d’un reportage publié sur Arte (cf. Gènéthique : Arte donne la parole à des femmes qui ont eu recours à l’avortement), que la parole soit aussi donnée aux femmes qui souffrent de ce choix. Mais il faudrait pour cela, sortir du discours conventionnel…