Dans la nouvelle revue Le Monde de l’enfance, le docteur Philippe Le Bouteiller, directeur de recherche à l’Inserm, explique comment les chercheurs tentent de comprendre les mécanismes moléculaires qui contrôlent l’implantation de l’embryon après une fécondation in vitro (FIV).
En novembre 2006, l’Inserm annonçait la naissance d’un "Réseau d’excellence européen" baptisé EMBIC (Embryo Implantation Control), regroupant 18 laboratoires dans 9 pays européens, réseau chargé de mener ces recherches. Le but ultime du projet est d’améliorer le taux de succès des FIV.
Les scientifiques définissent deux facteurs essentiels à une bonne implantation de l’embryon dans l’utérus : "le sol", c’est à dire l’utérus qui doit être réceptif à l’embryon et "la graine", c’est à dire l’embryon dont la qualité doit être optimale.
Philippe Le Bouteiller explique qu’il faut une meilleure évaluation de la "qualité" des embryons à implanter. Il rappelle que la tendance actuelle est de diminuer le nombre des embryons implantés pour éviter les grossesses multiples, qui ne sont pas dépourvues de risques pour les femmes. C’est pourquoi, il souhaite, à travers ce réseau, mettre au point des critères non morphologiques capables d’orienter les scientifiques dans le choix des embryons à réimplanter.
Les chercheurs ont ainsi déjà découvert une corrélation entre la présence en plus ou moins grande quantité d’une molécule dans le liquide folliculaire et le taux de succès de l’implantation de l’embryon. Ils ont aussi détecté la présence d’une molécule, dite HLA-G, dans les surnageants de culture des embryons, corrélée également avec une meilleure implantation.
Le Monde de l’enfance n°1 (Hélène Vaillé) Octobre-Novembre 2007