La décision britannique du 15 décembre qui autorise les procédures de FIV à trois parents (cf. Un bébé, 3 ADN, 2 transgressions) soulèvent de nombreuses questions, parmi lesquelles celle de la filiation des enfants à naitre : la loi ne change pas mais la perception de la société est brouillée.
La loi anglaise prévoit que la personne qui donne naissance à l’enfant est automatiquement la mère légale, et l’homme qui suit un parcours de PMA avec cette femme est le père légal, que l’enfant soit issu d’un don de sperme ou non. Le concept de « deuxième parent légal » a par la suite été introduit pour les couples de même sexe, l’enfant se retrouvant alors avec un père légal, une mère légale, et un « deuxième parent légal ». Enfin une autre loi permet à plusieurs personnes d’avoir la responsabilité parentale d’un enfant, même si ce n’est pas en tant que parent légal : la responsabilité parentale n’est pas corrélée au lien génétique.
Suivant ce raisonnement, dans le cadre de la FIV à trois parents, la donneuse d’ovocyte ne jouant pas de rôle continu dans l’éducation de l’enfant, elle ne peut être considérée comme mère légale. Il s’agit de la même situation qu’une PMA avec don d’ovocytes.
Cette nouvelle technique vient brouiller un peu plus la vision de la société qui établit une forte association entre la biologie et les notions de la parentalité, même si le Parlement a rompu ce lien en 1990 avec la première loi sur la fécondation et l’embryologie humaine.
Huffington Post, Lisa Webley (16/12/2016)