Le débat au Parlement sur la proposition de loi Leonetti sur la fin de vie débute le 26 novembre. L’approche de cette échéance stimule les prises de position.
Le Docteur Chaussoy qui a soigné Vincent Humbert pendant plusieurs semaines avant de l’euthanasier publie un livre intitulé "Je ne suis pas un assassin". Il rappelle "qu’il n’a jamais été un militant de l’euthanasie" et a refusé de signer le texte de l’association "Faut qu’on s’active" qui réclame une loi "Vincent Humbert" pour créer une "exception d’euthanasie". Il est séduit par la proposition de loi Léonetti, "un texte qui nous permettra , à nous médecins, de soigner nos patients avec plus de sérénité et de ne pas être poursuivis, parce qu’on a fait notre boulot."
Le 3ème colloque international de bioéthique organisé à Paray le Monial a permis une réflexion particulière sur la proposition de loi Léonetti sur la fin de vie. "Les orientations majeures de cette proposition apparaissent à première vue respectueuses de la personne humaine" mais le texte manque de précision sur le principe de "soins proportionnés". L’enjeu est important pour que "des personnes gravement malades ou handicapées ne soient pas injustement privées de soins légitimes, y compris l’hydratation et l’alimentation administrées par voies artificielles, dans le but de provoquer leur décès."
Le Sénat publie une étude de législation comparée sur le droit des malades en fin de vie. La France est un des derniers pays à admettre la possibilité d’arrêter les soins. L’étude porte sur 6 pays : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Grande -Bretagne et Suisse. Consulter l’Étude de législation comparée n° 139, novembre 2004 – Les droits du malade en fin de vie.
De son côté le gouvernement espagnol revient sur ses engagements électoraux de mars dernier et renonce à légaliser l’euthanasie "sans pour autant bloquer d’éventuelles initiatives parlementaires dans ce sens".
Le secrétaire de la Commission espagnole de déontologie, le Pr. Gonzalo Herranz explique au Quotidien du médecin : "si nous regardons ce qui se passe en Hollande, nous nous apercevons que les abus sont nombreux et que les autorités ne peuvent pas contrôler l’application d’une euthanasie légale. Le gouvernement ne peut pas placer un policier au chevet des malades." Il ajoute : " la pratique de l’euthanasie ne peut pas être compatible avec les valeurs éthiques qui régissent l’exercice de la médecine".
Il rappelle que les patients en fin de vie correctement pris en charge par une équipe de soins palliatifs ne demandent que très rarement l’euthanasie. Il existe en Espagne 350 centres spécialisés dont la moitié interviennent à domicile.
Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendhal et Christophe Deschamps) 16/11/04 –