En 1825, le Dr Frédéric Hélie est appelé auprès de Marie-Anne Foucault en plein travail d’accouchement. L’enfant se présente de manière transversale, c’est à dire par l’épaule. N’ayant pas d’autre choix pour extraire l’enfant et garder la mère en vie, le médecin ampute l’enfant in utero de ses bras. Victor naît vivant et vivra jusqu’à 6 ans. Les parents portent plainte à son nom contre le Dr Hélie qui est condamné en 1832 à payer à l’enfant une rente viagère et alimentaire.
Claude Sureau, ancien président de l’Académie de médecine, revient dans son livre “Fallait-il tuer l’enfant Foucault ?” sur “ces enfants Foucault, Perruche, et Quarrez, unis à travers leur handicap de naissance et la demande de dédommagement prononcé en leur nom“. Dans cette analyse, Claude Sureau compare les gynécologues et cytogénéticiens d’aujourd’hui aux bourreaux d’antan comme “exécuteur des hautes et basses oeuvres d’une société incapable de se pencher réellement sur le sort de ces membres les plus fragiles” car “bien qu’elle s’en défende, notre société encourage par de nombreux moyens cette dérive que l’on ne peut éviter de qualifier d’eugénique“.
Pour le Quotidien du Médecin, ce livre est “une réflexion passionnante sur la responsabilité médicale, la genèse de la judiciarisation médicale et du consumérisme qui l’accompagne“.
Pour le Figaro, “il faut lire tout le livre pour cerner ces sujets si complexes et finir par admettre, avec cet expert, que sans une dimension d’humanité essentielle qui doit s’appesantir sur chaque cas, la réflexion bioéthique ne vaut pas grand chose“.
Pour La Croix, “ce livre a le mérite d’ éclairer ces questions, à la lumière d’une réflexion à la fois médicale et morale“.
« Fallait-il tuer l’enfant Foucault ? » de Claude Sureau, éd. Stock.
Le Figaro (Martine Perez) 27/02/03 – Le Quotidien du Médecin (Dr Caroline Martineau) 27/02/03 – La Croix (Marianne Gomez) 04/02/03