Le seuil de viabilité de la prématurité, « encore fixée à 24 semaines d’aménorrhée (SA) en France » s’est déplacé entre 22 et 24 SA aux Etats-Unis. Une étude publiée dans The New England Journal of Medicine « montre des résultats encourageants » sur une large cohorte de plus de 4000 enfants nés avant 24 SA entre 2000 et 2011.
La prise en charge de l’extrême prématurité s’est donc améliorée aux Etats-Unis, avec non seulement une augmentation de la survie mais aussi de la survie sans séquelles neuro-développementales à l’âge de 2 ans. Ces résultats défient les « craintes de certains experts » de voir augmenter la proportion des enfants avec handicap avec l’avancée des prises en charge de l’extrême prématurité. Toutefois, ces enfants restent fragiles et susceptibles de présenter des troubles neuro-développementaux tels que : « infirmité motrice cérébrale modérée à sévère, troubles de la fonction motrice, perte auditive profonde, trouble visuel profond, troubles cognitifs ». Certains troubles peuvent « s’atténuer et même disparaitre, d’autres peuvent apparaître à l’âge scolaire »[1]. « Chaque individu est différent et aucune source d’information seule ne peut prédire précisément les chances de survie ou de handicap d’un bébé », conclut le Docteur Rosemary Higgins, de l’Institut national Eunice Kennedy Shriver pour la santé de l’enfant et le développement humain.
En France, le Professeur Jean-Christophe Rozé constate que « les moyens dédiés ne sont pas les mêmes ». « Ce sont de choix sociétaux », déduit-il.
Pour aller plus loin :
Nées à 23 semaines, ces bébés miracles survivent et Naissances prématurées: “préserver l’attachement du bébé avec ses parents”
[1] Le suivi de cohorte EPIPAGE-2 mené en France chez les enfants prématurés nés en 2011 et suivant leur évolution à 5 ans devrait être publié « d’ici l’été ».
Le quotidien du médecin, Dr Irène Drogou (23/02/2017)