Euthanasie : l’autre épidémie en Europe ?

Publié le 2 Fév, 2021

C’est une contagion. Après la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, est venu le tour du Portugal. Le parlement vient d’adopter une loi autorisant « la mort médicalement assistée », à une large majorité faisant fi des alertes lancées par les médecins , les juristes (cf. Au Portugal, dix juristes en guerre contre l’euthanasie) et les religions.

Mais d’autres pays ne sont pas en reste. En Espagne, l’Assemblée a déjà adopté en en première lecture le projet de loi gouvernemental dépénalisant l’euthanasie et le texte sera examiné par le Sénat au mois de mars. En Irlande, l’Oireachtas, le parlement irlandais, a commencé à étudier un projet de loi intitulé “Dying with Dignity Bill” en cas de maladie « incurable, progressive, irréversible et terminale », mais sans limite de temps[1]. Une perspective de démence étant donc éligible. En Allemagne, les membres du Bundestag ont proposé vendredi une loi qui permettrait le suicide assisté pour les adultes en phase terminale[2], après que la Cour constitutionnelle allemande a reconnu le « droit au suicide assisté », quel que soit son état de santé l’année dernière. Et en France, après les Sénateurs en décembre, 118 députés viennent de soumettre une proposition de loi qui sera débattue par l’Assemblée nationale le 11 mars prochain, alors que la loi grand âge et autonomie est reportée « après la crise sanitaire ». Les calendes grecques ?

Un contre-temps qui saute aux yeux

Mais que motive cette convergence législative autour de l’euthanasie, alors que les pays d’Europe –et du monde- alternent couvre-feux, confinements et autres restrictions des libertés individuelles afin de de sauver les vies des plus fragiles ? Alors que la vie, même si c’est seulement la vie biologique, nue, semble être mise au-dessus de toute autre considération ?

Suite au vote portugais, la Conférence des évêques du pays avait pointé l’absurdité de cette dépénalisation dans un contexte de crise sanitaire. « Le Parlement rejette les leçons que cette pandémie a données sur la valeur précieuse de la vie humaine, dénoncent-ils. Nous ne pouvons accepter qu’administrer la mort soit une réponse à la maladie et à la souffrance. » La vie n’est-elle qu’un fardeau ? A observer nombre expériences récentes (cf. « Pourquoi je vis, pourquoi je meurs »), il est permis de s’interroger.

[1] BioEdge, Ireland’s politicians are debating ‘dying with dignity’ (31/01/2021)

[2] Reuters, German lawmakers propose new law on assisted suicide (29/01/2021)

Photo : Pixabay

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