Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Famille Chrétienne, Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita, exprime son "inquiétude" suite au discours de François Hollande.
Pour le délégué général d’Alliance Vita, le Président de la République "a posé une question grave en parlant ‘d’acte médical assumé’ pour désigner l’euthanasie, sans la nommer. Sa façon de parler des cas ‘exceptionnels’ n’est pas propre à nous rassurer". Selon lui, le discours de François Hollande est "le type de prudence oratoire qui accompagne toujours les entorses aux lois fondatrices de la vie en société". Il ajoute : "toute transgression commence par l’exception, avant que ne soit vidé de sa substance le principe que l’on prétendait ne pas remettre en cause".
Cependant, à la question de savoir si derrière le discours du Président, la légalisation de l’euthanasie était jouée, le délégué général d’Alliance Vita répond par la négative. Il précise : "nous percevons au moins derrière l’hésitation de l’exécutif et sa gêne à employer certains termes l’intention de ne pas aller trop loin", relevant "l’ambiguïté de [la] démarche" du Président de la République. Pour Tugdual Derville, il faut donc "informer les français sur l’enjeu" et leur "faire connaître les soins palliatifs pour repousser la tentation de l’euthanasie", en s’appuyant "sur des arguments universels".
Réagissant à la nomination du Pr Didier Sicard pour coordonner la mission et le débat sur la fin de vie, Tugdual Derville considère qu’il faut "[attendre] avant de juger".
Enfin, revenant sur la question de la légalisation de l’euthanasie, il précise notamment que "toute personne gravement malade reste digne d’être soignée […] [et qu’une] société qui le nierait refuserait la vulnérabilité de tous ses membres et leur interdépendance". Pour le délégué général d’Alliance Vita, "l’illusion de la maîtrise de la vie ruine toute relation de confiance".
Famille Chrétienne (Bénédicte Drouin) 28/07/12