Espagne : euthanasier les hommes mais pas les animaux ?

Publié le 19 Oct, 2021

En Espagne, un projet de loi sur « la protection et les droits des animaux » est en cours de discussion. Parmi les mesures envisagées, l’euthanasie d’un animal devra être justifiée par « le seul but d’éviter la souffrance de l’animal » (cf. Qui sauver ? L’homme ou le chien ?). Les raisons d’ordre économique, le manque de places ou l’abandon du propriétaire ne pourront pas être invoqués (cf. Canada : 1200 euthanasies en plus, 149 millions de dollars de frais de santé en moins).

Nacho Paunero, président de l’association El Refugio, désapprouve cette disposition. Car il craint que les maladies incurables conduisent systématiquement à euthanasier les animaux qui en sont atteints. Or, « il y a des chiens qui peuvent vivre avec la leishmaniose, qui est incurable », précise-t-il. Mais n’est-ce pas « paradoxal que l’euthanasie d’un animal pour une maladie incurable ne soit pas justifiée » quand, lorsqu’il s’agit d’une vie humaine, la maladie incurable est le premier argument pour autoriser l’euthanasie ?, pointe l’Observatorio de bioética (cf. Espagne : « le droit à l’euthanasie » entre en vigueur).

D’autres mesures en débat

Une des mesures « les plus controversées » de la proposition de loi est « l’obligation de stériliser les mâles ou les femelles s’ils vivent ensemble afin d’éviter “le pourcentage très élevé de portées accidentelles” ». José Miguel Doval, porte-parole de la Société royale canine d’Espagne, estime que la stérilisation obligatoire est « trop radicale ». « Je ne sais pas dans quelle mesure on peut forcer un chien à subir une intervention médicale », s’interroge-t-il (cf. Le WWF accusé de soutenir des « programmes de stérilisations forcées » de villageois). Par ailleurs, il craint « une diminution [du nombre de chiens] à long terme » pour certaines races.

Le texte vise également à obliger « les plans d’urgence des communautés autonomes à préciser les modalités d’évacuation, le nombre d’animaux et leur localisation ». La loi devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2023.

 

Sources : El País, Esther Sánchez (06/10/2021) ; Observatorio de bioética (18/10/2021)

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