La Croix publie un entretien avec Alain Claeys, rapporteur (PS, Vienne) de la mission de révision des lois de bioéthique, au moment même où cette mission rend son rapport et alors que l’avis du Conseil consultatif national d’éthique est attendu demain. La Commission nationale consultative des droits de l’homme a déjà quant à elle émis un avis défavorable concernant l’avant projet de lois du gouvernement.
Alain Claeys présente la mission d’information sur la révision des lois de bioéthique, qui s’est réunie pendant un an, afin de permettre aux parlementaires de préparer la révision des lois. Après avoir étudié différents rapports produits sur les lois de bioéthique et étudié deux exemples étrangers (Allemagne et Grande Bretagne), la mission a mis en exergue trois grands points : ouvrir la recherche sur l’embryon tout en la contrôlant, évaluer la médecine de la reproduction et, faire évoluer la loi sur certains points précis comme le transfert d’embryons après la mort.
Par ailleurs, Alain Claeys rappelle que le projet de loi interdit le clonage reproductif, qui aboutirait à faire naître un homme à l’identique d’un autre, et prévoit de lourdes sanctions à l’encontre de ceux qui transgresseraient cet interdit.
Néanmoins, le gouvernement a décidé de ne pas interdire les recherches sur le clonage thérapeutique et de les encadrer de manière stricte, compte tenu des découvertes qu’il peut attendre de cette technique. Alain Claeys explique que « le projet de loi n’autorise pas le clonage thérapeutique (…). Il autorise uniquement les recherches sur cette technique »… Cependant, si ces recherches s’avèrent concluantes, le texte propose de modifier la loi pour autoriser l’utilisation du clonage comme méthode thérapeutique… Point refusé par la Commission nationale consultative des droits de l’homme.
La Croix 06/02/01