A l’Assemblée Nationale, une commission d’enquête[1] a été chargée, le 19 décembre dernier, « d’examiner les cas de stérilisations ou d’avortements forcés à La Réunion dans les années 1960 et 1970 ».
Dans les années 1960, à l’île de la Réunion, plusieurs praticiens ont pratiqué des milliers d’avortements et de stérilisations sans le consentement de leurs patientes. Ces faits ont été révélés dans les années 1970, trois médecins et un infirmier ont été condamnés. Le Docteur David Moreau, directeur de la clinique « ne sera, lui, que reconnu civilement responsable mais sans peine ».
Pourtant, des éléments restent à éclaircir, comme « le nombre relativement bas d’accusés, au regard du nombre d’actes rapportés dans la presse (seulement trente-six avortements ont fait l’objet de poursuites et condamnations), la « disparition » du registre des patients de la clinique avant le début de l’instruction (empêchant l’identification de potentielles victimes), l’existence de spots publicitaires pouvant caractériser l’existence d’une politique anti-nataliste de la part de l’État à La Réunion ».
La commission parlementaire aura donc pour mission de « faire la lumière » sur ces évènements, « d’établir fidèlement l’ampleur des événements et l’étendue des responsabilités personnelles et institutionnelles et d’évaluer le plus précisément possible le nombre de victimes ».