En rendant public son 96ème avis consacré “aux questions éthiques posées par les nanosciences, les nanotechnologies et la santé”, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a voulu aider les citoyens à se situer face à ces nouvelles techniques, tout en mettant en garde les principales industries concernées qui privilégient “la performance technologique et la rentabilité commerciale”.
Le “nanomonde” permet de produire de manière contrôlée des matériaux dont la taille, la composition et la forme se mesurent à l’échelle du milliardième de mètre. Son essor a débuté dans les années 1980 mais aujourd’hui “c’est une véritable ébullition qui commence”. Malgré l’enthousiasme et la fascination qu’il provoque, une véritable crainte surgit vis à vis de la multiplicité de ses applications notamment dans le domaine de la santé, ou de l’environnement.
Le Comité s’est inquiété de la question du partage des connaissances, entravée par les enjeux économiques qui empêchent la libre circulation d’informations importantes concernant les nanosciences. Le CCNE a souhaité la mise en place d’instruments de mesure en nanométrie afin de détecter les particules “invisibles”. Enfin, il a insisté sur la nécessité de lancer des recherches pour tester les conséquences sur l’environnement et sur la santé.
En 2005, 10 milliards de dollars ont été consacrés à la recherche et au développement des nanotechnologies contre seulement 40 millions pour l’évaluation des risques. Le CCNE demande la mise en place d’une directive européenne et la nécessité d’une recherche sur l’animal. Il estime aussi qu’il “faut obliger les industriels à une information et un étiquetage visible des produits contenants de tels produits”.
Le Figaro (Catherine Petitnicolas) 03/03/07 – Libération (Sylvestre Huet) 03/03/07 – Le Monde (Jean-Yves Nau) 03/03/07