Finie, l’obligation pour les employeurs canadiens de reconnaitre les droits sexuels et reproductifs des femmes et l’accès à l’avortement. Cette condition pour bénéficier des subventions pour les jobs d’été des jeunes, créée l’année dernière, a provoqué le tollé des organismes religieux ou des groupes « pro-choix » qui ont dénoncé la formulation adoptée (cf. Canada : pour bénéficier des subventions emploi d’été, il faut reconnaître les “droits sexuels et reproductifs”).
Le programme « Emploi Eté Canada » subventionne chaque année, sur dossier, des petites entreprises et des associations à but non lucratif, pour l’embauche de jeunes de 15 à 30 ans. En 2018, voulant écarter du programme les associations anti-avortement, l’état canadien avait imposé aux employeurs de « promettre que ni le mandat de leur organisation ni les emplois subventionnés ne constituaient une menace pour les droits constitutionnels, de la personne et reproductifs ». L’objectif avait été largement atteint, puisque 62 des 63 associations pro-vie visées ont été privées de subventions.
Pour l’été 2019 cependant, des modifications ont été apportées. Elles ont été présentées hier aux députés : le nouveau texte exige seulement « que les employeurs s’engagent à ne pas enfreindre les droits des Canadiens ». La ministre canadienne du Travail, Patty Hajdu, s’est expliquée: « [Les groupes confessionnels] estimaient qu’il s’agissait de leurs valeurs et de leurs croyances, et non des emplois et des performances des élèves dans des rôles particuliers, et nous avons pris cela à cœur ».
Radio Canada (07/12/2018)