Le Père Alain Bandelier répond à la question “pourquoi l’Eglise s’oppose-t-elle à la procréation médicalement assistée ? N’est-ce pas un acte d’amour que de s’engager dans ce “parcours du combattant” ? “
On ne peut rester insensible à l’épreuve d’un couple touché par la stérilité. L’Eglise invite ces couples à une autre fécondité (adoption, engagement dans des oeuvres éducatives,…) mettant en garde contre la revendication d’un “droit à l’enfant“. Dans la Lettre apostolique Donum Vitae, le cardinal Joseph Ratzinger expliquait : “un droit véritable et strict à l’enfant serait contraire à sa dignité et à sa nature. L’enfant n’est pas un dû et il ne peut être considéré comme objet de propriété : il est plutôt un don – le plus grand – et le plus gratuit du mariage, témoignage vivant de la donation réciproque des parents. A ce titre, l’enfant a le droit d’être le fruit de l’acte spécifique de l’amour conjugal des parents, et aussi le droit d’être respecté comme une personne dès le moment de sa conception“.
“L‘union des époux, corps et âme, ne peut être sans dommage remplacée par une manipulation technique“, explique le père Bandelier. Si la fécondation in vitro homologue (c’est à dire interne au couple) peut paraître, pour certains, un moindre mal, c’est qu’on fait l’impasse “sur son coût réel“. Au plan technique, il y a création, sélection et destruction d’embryons avant et parfois après l’implantation dans l’utérus maternel. Toutes les techniques de procréation médicalement assistée marquent le divorce entre don d’amour et don de vie qui sont inséparables. Dans notre société, ce divorce, rappelle le Père Bandelier, “a eu comme fruit amer la profanation de l’amour et la désacralisation de la vie“.
Famille Chrétienne n°1499 07/10/06