« Du malaise à la confusion »

Publié le 7 Fév, 2001

Gérard Huber,  psychanalyste, met le doigt sur le point sensible des discussions actuelles sur le clonage ; pratique que l’on cherche absolument à partager entre « clonage reproductif », bel et bien interdit, et « clonage thérapeutique », en voie d’être autorisé. On s’étonne que le CCNE oppose, dans son avis n°54, le clonage thérapeutique  et le clonage reproductif  alors qu’il explique au long de son rapport « la nature intrinsèquement reproductive de toute forme de clonage ». Il y aurait les partisans du « clonage thérapeutique »  et ceux du « clonage reproductif ». Pour autant, c’est la même technique ; le malaise réside donc dans l’incapacité de dire que tout clonage est reproductif. Avons-nous donc l’intention ou non de cloner ?

Gérard Huber souligne l’incapacité de notre société à établir une distinction claire entre trois intentions de cloner : Gérard Huber souligne l’incapacité de notre société à établir une distinction claire entre trois intentions de cloner : « l’intention thérapeutique qui accepte le clonage actuel des cellules ou d’organes adultes, dans la perspective de la greffe.» « l’intention opportuniste qui admet la possibilité d’obtenir les cellules souches à partir d’embryons déjà constitués dans le cadre d’une assistante médicale à la procréation ». .

« l’intention eugénique qui créée et clone à volonté des embryons, soit pour les utiliser comme outils, soit pour les faire vivre comme clone».

A vouloir purifier l’Homme, ne courre-t on-pas vers des dérives eugéniques ? En effet,

si « une prétendue amélioration de l’espèce humaine » conduit à utiliser des embryons dits « surnuméraires » dans une visée thérapeutique, on recoupe bien la même intention eugéniste que de produire à dessein ces mêmes embryons. En effet, inquiétons – nous des ambitions de Michael West, président de Geron Corporation, qui insiste pour multiplier les voies de création d’embryons humains, fournisseurs de cellules souches, proposant même d’utiliser à cette fin des ovules de vaches comme incubateurs cellulaires. A l’instar du gouvernement britannique, Gérard Huber explique que Michael West « se place délibérément dans la perspective d’obtenir des cellules souches pour faire progresser les thérapeutiques, mais, les uns et les autres savent pertinemment que les chercheurs pourraient procéder autrement, et utiliser d’autres stratégies. C’est pourquoi les critères de leur choix ne sont ni scientifiques ni techniques, mais eugénistes ».

 

Le Figaro 07/02/01

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