Don d’ovocytes : sans le savoir, des femmes mettent leur santé en danger pour 500 £

Publié le 20 Juil, 2016

La technique de FIV à 3 parents soulève des questions d’éthiques et de santé publique.

 

Une étude publiée le mois dernier dans Cell Stem Cell a montré qu’une faible quantité de mitochondries affectées (1%) issues de la cellule de la mère génétique, pourrait se transmettre au cours de la manipulation, et affecter les générations futures (cf. L’efficacité de la « FIV à trois parents » contestée par des chercheurs américains).

 

Une autre étude, parue dans Nature, a mis en évidence qu’un souriceau dont l’ADN provenait de deux souris (femelles) différentes et d’une souris mâle, se développait plus vite que la normale, affectant ainsi sa longévité.

 

Pour mener à bien ces études, un nombre important d’ovocytes et d’embryons sont nécessaires, et des jeunes femmes, entre 21 et 35 ans, ont été sollicitées moyennant une compensation financière de 500£. La procédure de prélèvement des ovocytes est douloureuse, désagréable et risquée mais personne ne soulève la question de la santé de ces femmes (cf. Une campagne « opaque » sur les enjeux du don de gamètes (2/2)).

 

Le Washington Times qui a récemment titré : « Les femmes qui font don de leurs ovocytes courent-elles un risque ? », a estimé qu’il n’était pas possible de l’affirmer. Pourtant, parmi les 864 incidents survenus entre 2010-2012 en clinique, quasiment la moitié était dus à des traitements de stimulation ovarienne. Chaque année, environ 60 cas sévères et 150 cas moins graves sont rapportés à la HFEA, Human Fertilisation and Embryology Authority.

 

Une ancienne étude a également révélé qu’entre 1999 et 2003, 49 femmes ont été admises à l’hôpital suite à une stimulation pour don d’ovocytes. Deux d’entre elles ont du faire face à des complications mettant leur vie en jeu.

 

Le manque de données est “assez choquant”, et les femmes doivent garder à l’esprit qu’aucune recherche approfondie n’a été réalisée et que le moindre risque de complication doit être pris au sérieux.

 

Pour ces femmes, le don d’ovocytes ne comporte que des risques, et aucun bénéfice médical. Dans ces conditions, quelle jeune femme pourrait mettre sa vie en danger pour 500£ ? Des femmes stériles et vulnérables, et mais aussi des femmes dans le besoin, attirées par la « compensation » financière. Pourquoi sont-elles absentes du débat ?

 

CMF Blogs (Philippa Taylor) 13/07/2016

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