Développer les soins palliatifs pour un meilleur accompagnement des personnes en fin de vie

Publié le 16 Mai, 2018

A l’occasion de la table ronde sur la fin de vie organisée par l’Assemnlée nationale, les intervenants ont insisté sur la nécessité de développer les soins palliatifs et la prise en charge de la douleur.

 

Mercredi 18 avril, la Commission des Affaires sociales a organisé une table ronde sur l’accompagnement des personnes en fin de vie. Trois médecins ainsi que deux représentants d’associations ont pu expliquer ce qu’ils vivaient au quotidien au chevet des patients. Tous s’accordent à dire qu’il faut développer les soins palliatifs. Cependant, si 311 000 personnes ont besoin d’un accompagnement palliatif, 75% d’entre elles « ont un risque d’insuffisance de soins palliatifs », dénonce le Dr Anne de la Tour, présidente de la SFAP[1].

 

Pour  Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’université de Paris-Sud, il ne s’agit pas de « maîtriser sa mort », mais bien de « maîtriser la dignité de sa vie ». Pour lui, la vraie question de ce débat est celle de la souffrance : comment mieux la prendre en charge ?

 

Le Professeur Serge Perrot, président de la SFEDT[2], répond à cette question, considérant qu’il faut notamment prendre en charge la douleur, une des composantes de la souffrance. La douleur est un facteur de gravité. Bien la prendre en compte permet de réduire les comorbidités et prolonge la vie. Le professeur dénonce les douleurs iatrogènes, c’est-à-dire liées aux soins qui pourraient être évitées par une meilleure formation des soignants. La nécessité de cette formation, Anne de La Tour l’aborde également. Elle déplore le manque de formation dans le cursus d’études des médecins et des professionnels de santé, alors que la médecine palliative et la médecine de la douleur deviennent de vraies spécialités médicales, explique Serge Perrot. « Reconnaître les professionnels, c’est reconnaître ces patients qui souffre », affirme-t-il.

 

Les aidants ne sont pas les oubliés de cette table ronde. Fernandez-Curiel, représentant de France Asso santé, réaffirme l’importance de leur rôle. Anne de la Tour appelle les entreprises à libérer un temps de bénévolat aux 47% des aidants salariés qui travaillent.

 

Enfin, Tugdual Derville, délégué d’Alliance Vita et fondateur de SOS fin de vie, témoigne que la parole peut être libératrice pour les patients en fin de vie et leur entourage. Parler de la mort permet l’apaisement en évitant la peur. Cette peur est liée notamment à un « choix truqué » : les patients pensent devoir « choisir entre souffrir ou mourir » alors que les soins palliatifs sont une autre alternative. Il y a certes « des choses douloureuses » liées à la fin de vie, mais également « des choses très précieuses ».

 

A l’occasion de cette table ronde, les questions de l’euthanasie et du suicide assisté n’ont pas été pas abordées : elles ne feront l’objet que de quelques remarques. La réaffirmation de l’importance des soins palliatifs s’imposent pour ceux qui cherchent à introduire une « liberté de mourir » au nom d’une « libre disposition de son corps » (cf. 56 députés demandent une mission d’information parlementaire pour « préparer » la loi sur la bioéthique ) comme un indispensable préalable. Ce qu’à suggérer Catherine Fiat en estimant qu’il ne fallait pas « opposer soins palliatifs et euthanasie ». Cette posture donne l’illusion d’un choix. Pourtant, privés de moyens, les soins palliatifs seront un rempart bien fragile si l’euthanasie venait à être autorisée.

 

 

[1] Société Française d’accompagnement et de Soins palliatifs.

[2] Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur.

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