Deuxième débat public organisé par la mission de réflexion sur la fin de vie

Publié le 7 Oct, 2012

Dans son édition du 8 octobre 2012, le quotidien Libération revient sur le "deuxième des sept débats lancés par la mission de réflexion sur la fin de vie", qui s’est déroulé samedi dernier 6 octobre, à Montpellier. Le premier de ces débats avait eu lieu à Strasbourg, le 22 septembre 2012 (cf Synthèse de presse Gènéthique 24/09/12).

A l’ouverture de ce deuxième débat, le Pr Didier Sicard, président de la mission de réflexion sur la fin de vie, a pris la parole et a lancé aux 200 participants présents: "C’est vous qui avez la parole […]. Nous n’avons aucune idée reçue. Mais nous avons le sentiment aujourd’hui que les conditions autour de la mort ne sont pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre. Les morts sont peut-être l’expression la plus inégalitaire de notre société". Il a ajouté : "Alors on est là pour vous écouter. Soyez impertinent. Je voudrais qu’à l’issue de notre journée nous soyons plus perplexes qu’informés. Et surtout, n’abordons pas cette question comme on prend une posture".
La journée s’est ensuite déroulée sous forme de tables rondes, autour desquelles les participants pouvaient "discuter en petit nombre", évoquant l’euthanasie, "le suicide assisté, les arrêts de réanimation pour les nouveau-nés ou la question des directives anticipées".
Au cours du débat, "les membres de la mission Sicard n’ont pas pris parti" et le Pr Didier Sicard a précisé : "Nous ne savons pas ce que nous ferons comme recommandation".

Le même jour, le quotidien Libération a publié un article qui précise que selon l’étude intitulée "Enquête Fragile : les enjeux de la démarche palliative à l’hôpital Foch" qui vient d’être présentée au congrès de la Société française d’accompagnement des soins palliatifs (SFAP), "près d’un patient sur deux hospitalisés relèverait d’une stratégie palliative (et non curative)". Expliquant ce chiffre, le Dr Edouard Ferrand, anesthésiste et responsable du service de soins palliatifs à l’hôpital Foch (Paris), précise que "dans l’échantillon de malades hospitalisés [le jour de la réalisation de l’étude], 2% ont exprimé ‘un refus de soins’, et 1% ‘une demande exprimée de mort anticipée’ ". Il ajoute : "quand on rassemble les patients atteints d’une maladie incurable, ceux en perte d’autonomie grave, ceux avec un pronostic de vie inférieur à un an, et ceux enfin qui expriment un refus de soins ou une demande de mourir, on en arrive à 42% des patients". Il poursuit : "dans les faits, seulement 15% de ces patients là ont commencé à entrer dans une stratégie palliative, et seulement 7% bénéficient d’une prise en charge palliative".
Par ailleurs, le Dr Edouard Ferrand s’interroge : "40% des médecins et 60% des infirmières doutent ‘d’un consensus sur la stratégie à suivre’. ‘Dans ces conditions, quid de l’information donnée aux patients et aux proches ?’ […] ‘Comment dire les choses quand l’équipe n’est pas d’accord ?’ ".

Libération (Eric Favereau) 08/10/12

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