Fin novembre 2011, des chercheurs américains du Waisman Center (Madison) ont démontré que des neurones dérivés de cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) possèdent une capacité d’intégration synaptique dans des réseaux nerveux de cortex de souris. Pour la première fois, il est prouvé que des neurones greffés issus de CSEh peuvent non seulement s’intégrer, mais participer de manière effective au processus de traitement neuronal de l’information chez le mammifère.
Su-Chun Zhang et coll. ont constaté que les neurones dérivés de CSEh adoptent le mode d’activité électrique des cellules de l’animal, mais qu’ils pourraient aussi engendrer des "courants post synaptiques à la fois excitatoires et inhibiteurs, et moduler leur activité électrique au travers de la création de connexions synaptiques". Des études complémentaires seront toutefois nécessaires pour affirmer un lien entre l’intégration synaptique et les modifications du comportement neuronal observées dans cette expérience.
Au même moment, la revue Science a présenté une nouvelle étude des équipes des Prs Jeffrey Macklis, Jeffrey Flier et Matthew Anderson, chercheurs de l’université d’Harvard (Cambridge), apportant la "preuve de concept" que des neurones, prélevés sur une souris adulte saine et transplantés sur une souris malade, peuvent eux aussi s’intégrer et même réparer fonctionnellement un circuit complexe déficient dans le cerveau du mammifère.
Ces neurones hypothalamiques embryonnaires de souris saines ont été greffés sur des souris adultes, dépourvues de récepteur pour la leptine, hormone régulatrice du métabolisme. Ces souris receveuses, souffrant d’obésité morbide, ont été soignées grâce à la greffe des neurones immatures, qui ont réparé les circuits neuronaux de leur cerveau.
Selon les chercheurs, cette dernière étude représente un espoir en matière de traitement de maladies neurologiques et psychiatriques. Elle a démontré que la greffe de neurones prélevés à un stade développemental précis peut aider à réparer une région du cerveau chargée du contrôle de nombreuses propriétés complexes. Le Pr Macklis a ainsi annoncé : "La prochaine étape […] consistera à poser les mêmes questions pour d’autres régions du cerveau et de la moelle épinière, des régions impliquées dans la SLA et dans les traumatismes médullaires".
Le Quotidien du Médecin (Dr Véronique Nguyen) 28/11/11 et (Dr Bernard Golfier) 25/11/11- Sciences et Avenir.fr (Joël Ignasse) 25/11/11