Le premier symposium concernant les aspects sociologiques liés aux maladies mitochondriales et aux nouvelles technologies reproductives s’est tenu à Londres le 7 mai 2017.
Le symposium a permis de revenir rétrospectivement sur les débats qui ont entouré la légalisation la FIV à 3 parents en 2015, d’examiner le contexte social, culturel et économique qui a présidé aux discussions et d’aborder des sujets qui ont été peu ou pas pris en compte à cette occasion.
Les intervenants ont critiqué de façon récurrente le manque de transparence autour de certains enjeux d’une importance majeure. Par exemple, la sociologue Cathy Herbrand a mis l’accent sur les limites médicales, juridiques et financières des techniques, les techniques se révélant accessibles uniquement à un groupe restreint de femmes, malgré le nombre élevé d’utilisateurs potentiels annoncé dans les médias et repris dans les débats publics.
Ken Taylor, de l’Université de Newcastle, est revenu sur la façon dont les débats se sont déroulés : présentation du don mitochondrial comme seule option de reproduction appropriée, préoccupations persistantes de certains sur la sécurité dans un contexte d’urgence ; l’ensemble du processus d’examen a été précipité.
Par ailleurs, Rebecca Dimond, sociologue médicale de l’université de Cardiff, a cherché à expliquer pourquoi les patients avaient soutenu la légalisation de la technologie. Elle a montré que les histoires médiatiques sur les expériences des patients notamment, avaient été essentielles pour modifier la loi, même si les patients ne souhaitaient pas réellement utiliser la technologie eux-mêmes.
Enfin, le symposium a permis aux chercheurs en sciences sociales de discuter des difficultés pratiques de recherche dans un domaine sensible et hautement politisé.
Bionews (12/06/2017)