A l’occasion du congrès de la Société européenne sur la reproduction humaine et l’embryologie (ESHRE) qui se tient actuellement à Copenhague, des chercheurs de l’Université de Sheffield en Angleterre ont présenté des résultats montrant qu’il serait possible d’envisager la production de cellules souches reproductrices, les cellules à l’origine des spermatozoïdes et des ovules, à partir de cellules souches embryonnaires.
Ces cellules souches reproductrices devraient ensuite être implantées dans les testicules de l’homme ou l’ovaire de la femme afin que leur environnement hormonal achève le développement final des cellules et aboutisse à la formation de spermatozoïdes et d’ovules. "Nous sommes à encore 10 ans d’une mise en pratique clinicienne, nous avons encore beaucoup de travail à faire et nous devons prouver que cette technique est sans risque" a expliqué l’un des scientifiques en charge de cette étude.
L‘objectif de ces travaux serait de remédier à l’infertilité masculine ou féminine qu’elle soit d’origine génétique, accidentelle ou environnementale.
Les auteurs de cette étude expliquent que "cette technique permettant de produire des oeufs à partir de cellules souches germinales masculines, des couples homosexuels pourraient avoir un enfant qui leur soit soit génétiquement lié à tous les deux". De même "un homme pourrait seul être à l’origine d’un enfant à partir de son sperme et d’un oeuf qu’il aurait produit lui même, via cette technique". Cela pose "de nouvelles questions sur la façon dont nous définissons la parenté" ont-ils ajouté.
Au cours de ce même congrès des chercheurs belges ont annoncé qu’ils étaient parvenus à produire des clones d’embryons humains avec des ovules non matures. Ces ovules provenaient d’une stimulation ovarienne dans le cadre d’une fécondation in vitro. Cette technique permettrait de "se passer d’ovules murs" qui sont difficiles à obtenir. Les embryons obtenus n’ont pas dépassé le stade de 16 cellules.
La Croix (Denis Sergent) 20/06/05 – – Le Figaro 21/06/05 – Le Nouvel Observateur (Cécile Dumas) 22/06/05