A l’hôpital Trousseau de Paris, une équipe de spécialistes (pédiatres, gynéco-obstétriciens, cytogénéticiens, chirurgiens pédiatriques, foetopathologistes…) provenant de 4 hôpitaux parisiens, se réunissent chaque semaine pour étudier les cas pouvant justifier, selon eux, une interruption médicale de grossesse (IMG).
Le journal Libération décrit différents cas qui se posent aux médecins et qui, pour eux, peuvent justifier d’un tel acte. Certains dossiers peuvent être réglés en moins d’une minute alors que d’autres semblent plus complexes. Dans certains cas, les parents sont réticents à un avortement thérapeutique malgré un pronostic défavorable.
Pour Aude Wallet, pédiatre à Rothschild, "il n’y a pas d’urgence en général à décider d’une IMG, sauf pour des raisons maternelles. La décision doit être scientifiquement éclairée. Il faut donner du temps au temps, même si la femme a envie d’être débarrassée" ajoute-t-elle. Elle demande généralement à rencontrer les couples en instance d’IMG : "il est important qu’ils voient un pédiatre pour que, même si la grossesse est interrompue, ils concrétisent l’enfant comme tel" conclut-elle.
Rappelons qu’au niveau législatif, la loi permet d’envisager une IMG "lorsqu’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic". Selon l’Agence de biomédecine, près de 80 000 amniocentèses seraient réalisées chaque année, le plus souvent pour un diagnostic chromosomique et 5 000 IMG seraient pratiquées.
NDLR : rappelons que 95% des enfants trisomiques dépistés font l’objet d’une IMG en France….
Libération (Sandrine Cabut) 04/04/06